Dans cette installation cinétique, une dizaine de moteurs munis de chiffons bleus s’activent maladroitement à laver les parois de verre à l’intérieur d’un abribus du RTC. Plusieurs vaporisateurs se joignent à la tâche en propulsant de l’eau sur la façade. Non sans ironie, le dispositif médiocre souille l’abribus plus qu’il ne le nettoie : malgré le travail acharné des bras mécaniques aux mouvements imprécis, les coulis de calcaire se cumulent en surface, la poussière de la rue s’introduit et la nature reprend peu à peu le dessus.
À une époque où les procédés de stérilisation de la ville aseptisée sont accentués et où le manque de main–d’œuvre se fait sentir, Pascale LeBlanc Lavigne ose, avec un brin d’humour, une tentative d’automatisation de l’entretien du mobilier urbain. En rendant désuet un objet emblématique du transport en commun, L’abribus attire également l’attention sur les enjeux de la mobilité urbaine soutenable.
« À mon sens, l’abribus évoque beaucoup de choses, entre autres, et tenez-vous bien : la ponctualité, le quotidien, la routine, le déplacement, le passage, l’attente, une solution écologique qui est pas pire correcte pour le développement urbain, une solution relativement efficace pour diminuer le trafic, les jobs de 9 à 5, et j’en passe. » – Pascale LeBlanc Lavigne
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